Difficultés financières de l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC)

A peine en fonction, on parle de viabilité ! – Combien cela coûtera-t-il aux contribuables ?

Les Conseils d’État vaudois et valaisan ont annoncé hier octroyer une garantie financière supplémentaire temporaire à l’HRC afin de faire face à une situation financière problématique à court terme. Un audit est également demandé et les mots utilisés dans le communiqué de presse sont très alarmants : viabilité, situation très délicate, important problème de liquidité, redressement financier…

Les Conseils d’État vaudois et valaisan ont annoncé hier octroyer une garantie financière supplémentaire temporaire à l’HRC afin de faire face à une situation financière problématique à court terme. Un audit est également demandé et les mots utilisés dans le communiqué de presse sont très alarmants : viabilité, situation très délicate, important problème de liquidité, redressement financier…

C’est avec consternation que le PLR Valais prend note de l’annonce relatif à la situation financière de l’Hôpital Riviera-Chablais où « des mesures doivent être prises pour assurer sa viabilité ». Ces nouvelles garanties étatiques suivent celles qui ont déjà dû être fortement augmentées, notamment en 2019, tant pour la construction que pour le fond de roulement. De plus, les coûts prévus pour les futurs projets (Samaritain, Monthey) ont doublé avant même le début des travaux.

25% de dépassement dans les coûts de construction et chiffres noirs espérés dans 5 ans

Prévu à la base pour un budget de 353 millions, la facture finale prévue sera de 440 millions, soit 25 %. A cette augmentation considérable et non maîtrisée des coûts de construction s’ajoute le déficit important d’exploitation 2019 et aggravé également pour 2020 avant même la crise du Covid-19 dont l’impact financier risque d’être important vu la forte baisse d’activités durant cette période. Un déficit tout aussi important est prévu pour 2021 et le retour des chiffres noirs est prévu pour dans 5 ans. Il est donc vraisemblable que des demandes de garanties supplémentaires sont à prévoir.

Sommes-nous face à la pointe de l’iceberg ? Des réponses claires doivent maintenant être apportées.

Audit et opacité

Le PLR Valais tient ici à rappeler l’importance de la gestion et du suivi financier des constructions. Si, certes, l’État du Valais n’est pas le maître d‘ouvrage dans ce cas, les garanties indirectes proviennent toutefois en partie de l’argent des contribuables valaisans.

Les Conseils d’Etat veulent faire la lumière au travers d’un audit sur la gestion financière et sur la gouvernance. Néanmoins, divers rapports précédents avaient déjà alerté sur la situation durant la construction, malheureusement sans effet.

Les nombreuses questions posées au Grand Conseil, sur la mobilité, les parkings ou la construction par exemple, n’ont jamais reçu de réponse satisfaisante.

Maitrise des coûts de la santé et responsabilité

Le système suisse de santé est certes de haute qualité, mais les coûts prennent l’ascenseur. D’ailleurs, le PLR, dans un souci d’efficacité et d’économicité, a toujours soutenu le projet HRC. Cependant, la hausse des coûts a pris une dimension qui n’est plus acceptable, voire insupportable quand on constate ces dépassements de budget comme dans le cas du HRC. Un système de santé social ne peut être soutenable que si les personnes à la tête de tels projets contribuent à la maîtrise des coûts.

Avec une centralisation de nombreuses disciplines sur le site de Sion et Brigue, et la réduction importante d’activités, notamment Martigny ou Sierre, l’objectif était de diminuer les frais de fonctionnement de l’Hôpital du Valais, ce qui est en passe d’être atteint. Le but de la construction de Rennaz avait le même principe d’économicité (réunion de 5 sites sous un même toit). Avec la publication des chiffres, nous voyons que l’objectif est loin d’être atteint.

Alors que le canton manque de moyens pour des projets de rénovations sur Martigny, Sierre, St-Maurice (St-Amé), de l’argent risque d’être encore injecté pour l’HRC qui explose ses budgets de construction et d’exploitation. Cela donne l’impression de deux poids, deux mesures.

Dans ce contexte, le Conseil d’Etat doit vraiment prendre influence sur ce dossier. Même si la participation de notre canton « n’est que de » 25%, nous parlons de dizaines de millions de CHF, qui seront au final payés par les citoyens au travers des impôts et des primes d’assurance maladie.

Comme la communication des Conseils d’Etat parle de problème de gouvernance, le PLR Valais serait aussi intéressé de connaître l’avis des représentants valaisans dans le Conseil d’Administration du HRC, notamment de l’actuel et de l’ancien médecin cantonal, Eric Bonvin (membre) et Georges Dupuis (vice-président du CA) et de l’ancien Conseiller d’Etat Jean-Jacques Rey-Belley (membre).

Les collaborateurs doivent être soutenus

Le PLR Valais tient ici à remercier les collaborateurs de l’HRC, dont il ne remet pas en question la qualité du travail effectué. Ceux-ci ne doivent en aucun cas devoir assumer les dysfonctionnements et manquements des organes dirigeants et le paiement de leurs salaires doit pouvoir être assuré.

 

Renseignements :

  • Florian Piasenta, Président 079 449 51 20
  • Christophe Claivaz, Chef Groupe PLR au Grand Conseil : 079 541 88 72